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Une mémoire tremblée ravive les chemins des anciens, les siens, ceux qui chuchotent des secrets, ceux que ses mains aux doigts trempés de peintures posent sur un panneau de bois. Ils sont là, voyagent d’un trait à l’autre, d’une fulgurance de feu à un silence éolien.

 

L’œuvre se tisse. 

 

Un monde s’inaugure dans les virages de la lune. Marie Bendler s’y promène. Il y a des chemins parfois sans ciel. Elle, elle a un ciel aux mille chemins emplis de lumière. Ses toiles content la musique du retour éternel des jours, les accords fondamentaux d’une aube. 

Comment ne pas trembler face à la beauté du commencement ? Comment se prémunir d’une accélération du cœur ?
Tout se joue ici, à plein regard.  Ses paysages attrapent la peau, donnent la force de traverser les nuits noires. C’est une montée de l’âme que l’on entend, c’est une brillance dans les yeux face à l’émotion du commencement.

 

La lecture des peintures de Marie Bendler est une conversation étrange. A la lire, à la ressentir, le spectateur devient acteur de l’œuvre. Il y entre, une couleur sur les joues, une fièvre dans le ventre, un éclat au cœur. Les mots muets ont les couleurs de ses rêves. Une naissance augure une éternité posée sur un bourgeon. Un parfum de nature danse alors avec des feu follets,  une matière prend corps quand un lien magique à la terre s’allume. Marie a la patience du jardinier. 

 

Sa vision tonique du monde ne se soustrait pas à la conscience d’un essentiel. Celui qui vient après le rêve fracassé, celui qui soulève l’espoir après l’amour tombé. Lève-toi et regarde. Regarde et aime. Comment ne pas avoir à nouveau envie de respirer la légèreté ? Comment se préserver d’une beauté hallucinante ? Son regard tient de l’envie d’aimer.

 

Certains cavalent après des destins, Marie rêve de vie. Le songe n’est plus au bout de la terre, il est là ; pourvu qu’il augmente l’horizon. L’insolence est sa joie, la détermination trempée son cap. C’est alors le vent qui court dans ses pinceaux emportés dans un courant de feu. Les éléments s’allient. Au cœur de cette précieuse fragilité, advient quelque chose d’unique.

Marie peint, enchante, révèle, irradie, éveille. C’est ainsi. 

 

Demande-t-on à une fleur pourquoi elle fleurit ?"

 

Stéphanie REISS

Photographe

 

''les mains du vin, le coeur de la terre''  

Préfacé par Jean Claude Ellena

Editions Féret

 

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