Je suis née en Normandie, autant dire les pieds dans l’argile et la tête dans les nuages. Lumière normande, rêveurs de couleurs. Si je ferme les yeux, je vois des pommiers vifs, frais, pimpants sous l’œil enamouré des vaches qui reniflent l’odeur de bonbon des pétales. Je vois le vert vibrant des clos sertis dans des haies d’aubépine, et pour couronner le tout, les toiles d’un grand oncle Eugène qui peignait avec les peintres de Seine. Fille et petite fille de chimiste qui teignaient la laine, j'invente ma couleur et ma chimie.

 

Ma démarche est nourrie de mémoire, de littérature et de rencontres. Ni laboratoire ni éprouvette, mais un atelier pour tisser les fils d'un dialogue entre histoire, religion. Entre le maintenant et l'infini, je m'accroche à l'instant pour ne pas le laisser glisser.

Je réordonnance patiemment des fragments de monde, comme pour mettre de l'ordre dans le chaos du réel,  réparer les ratures dans la mémoire.